Le festival n'est plus, il s'est terminé dimanche. Mais le dernier film projeté,présenté par Jean Reno et Richard Berry, nous laisse sur une note positive, car nous savons qu'il reviendra l'année prochaine...et qu'un jour peut-être, il deviendra à son tour...immortel.
Pour les nostalgiques qui pensent encore à ces beaux jours de printemps, où ils pouvaient croiser Jean-Paul Gaultier dans la cour de l'Institut, recevoir un sourire de la superbe Rachida Khelfa, entendre for real le fameux accent de Jane Birkin ou assister à l'enregistrement du Fou du Roi en direct, il y'a: la galerie de photos du festival.
Il a fallu huit années à Jacques Perrin et Jacques Cluzaud pour tourner ce magnifique ballet sous-marin. Et seulement une séance pour captiver le public athénien. En effet, le film dont le titre est (il faut bien le noter) écrit avec le Omega grec, a reçu le Prix du public.
Et c'est le très beau film de Fanny Ardant qui remporte le Prix du Jury. Avec pour marraine la cinéphage Daphné Roulier, le Jury ne pouvait pas se tromper! Ajoutant le titre de réalisatrice et scénariste à sa carrière, Fanny Ardant réalise ici un drame familial émouvant.
L'histoire: Exilée de son pays, depuis l'assassinat de son mari dix ans plus tôt, Judith vit à Marseille avec ses trois enfants. Après avoir refusé pendant des années de revoir sa famille, Judith, malgré ses craintes et ses secrets, se laisse fléchir par le désir de ses enfants et accepte l'invitation au mariage de leur cousine. Ils partent passer un été au pays, à la découverte de leurs racines et de leur histoire. Mais le retour de Judith ravive les vieilles haines entre clans rivaux. Inexorablement, l'engrenage de la violence se met en marche. Le sang appelant le sang..
La statuette, qui se fait connaître, à mesure que le Festival se développe a été conçue par les talentueux joailliers Zolotas. Elle symbolise l'art grec contemporain à l'étranger en faisant référence au peintre grec Dimitris Mytaras.
La truculente émission de Canal+ s'est invitée au Festival. Si vous voulez avoir un aperçu de la soirée VIP à l'Ambassade de France d'Athènes, regardez le Petit Journal People du 21/04/2010 sur le site de canal+. Tous les invités étaient présents: de Stéphane Bern à Jean-Paul Gaultier, en passant par Nana Mouskouri, Monsieur l'ambassadeur Christophe Farnaud, et le plus grec des présentateurs de l'héxagone, Nikos Aliagas.
Le festival touche presque à sa fin. Coïncidence ou non, le film de clôture s'appelle L'Immortel, et c'est tout ce qu'on souhaite au Festival d'Athènes, dont le succès ne s'est pas démenti cette année. Tel les héros antiques, il a su surmonter les épreuves du destin. Et ce n'est pas un volcan capricieux en Islande qui allait le ralentir! Il est et il restera le plus grand festival de cinéma du Sud-Est de l'Europe.
Le film L'Immortel, quant à lui, sera projeté au cinéma Attikon (rue Stadiou) en présence de l'acteur Jean Reno et du réalisateur Richard Berry.
Contrairement au film d'ouverture, ce film est ouvert à tous (pas uniquement sur invitation), les billets sont déjà en vente au cinéma dans la limite des places disponibles. (au même prix, 5 ou 6euros).
Alors à demain et ne tardez pas trop à prendre vos places..
Entrevue avec Maria Manthoulis, responsable de l’organisation de festivals à Unifrance (partenaire du festival).
Nina et Julien : En quoi consiste votre travail ?
Maria Manthoulis : Unifrance est une association, loi 1901, qui fait la promotion du cinéma français à l’international. Nous organisons des festivals dans le monde entier. Pour chaque festival, nous faisons venir des talents, nous nous déplaçons avec les acteurs et les réalisateurs. Je suis là pour organiser tout ça.
N&J : Vous qui connaissez bien les festivals de cinéma, que pensez-vous du Festival du Film Francophone de Grèce ?
M.M: Il est super efficace ! Lorsqu’il a commencé, les distributeurs grecs étaient assez réticents à nous donner des films. Grâce au succès du festival, nous avons peu à peu gagné leur confiance et maintenant ils n’hésitent plus. C’est devenu l’un des plus importants du Sud-est de l’Europe.
N&J: La Grèce aime le cinéma français ?
M.M: La Grèce achète 40 films français par an. Pour un pays de 11 millions d’habitants, c’est vraiment pas mal. Les films français représentent 8% des films sortis en Grèce l'année dernière. C'est un des plus gros pourcentage d'Europe.
N&J: Que pensez-vous du cinéma grec ?
M.M: Il y’a quelque films qui commencent à être pas mal. Il y’avait même un film grec à Cannes l’année dernière: Dogtooth de Yorgos Lanthimos, qui a reçu le prix Un certain regard. J’ai constaté un « sursaut » à ce niveau là. Mais le cinéma grec manque certainement de moyens.
N&J: Vous avez certainement vu la majorité des films présentés cette année, des coups de cœur ?
M.M: Gainsbourg: vie héroïque est un très bon film, Complices est aussi très réussi et les Beaux Gosses est très intelligent dans sa façon d’aborder les ados. De manière générale, je suis très bon public !
Le Fou du Roi de Stéphane Bern, victime de l’éruption volcanique en Islande, de nouveau en direct d’Athènes, lundi 19 avril, à 12h (heure grecque). Stéphane Bern et la joyeuse équipe du « Fou du roi » sont en Grèce, d’où ils ont présenté deux émissions en direct et en public les 15 et 16 avril à l’occasion du Festival du Film Francophone. Bloqués à Athènes par l'interruption du trafic aérien due aux poussières volcaniques venues d'Islande, Stéphane Bern et ses chroniqueurs présenteront lundi 19 avril, de 12h à 13h30, une nouvelle émission en direct de Festival du Film Francophone de Grèce. Ils recevront : le cinéaste Theo Angelopoulos et Jane Nirkin Une mésaventure qui fera la joie du public hellène et des auditeurs francophones.
Entrevue avec Daphné Roulier, grande cinéphile, présentatrice, journaliste pour Canal+ et marraine du Jury jeune du Festival du Film Francophone à Athènes.
Julien : Bonjour
Daphné, vous êtes cette année la marraine du Jury, quel est votre rôle
exactement ?
Daphné : Je n’en
ai pas la moindre idée, c’est une première pour moi, Nicolas Peyre [directeur
du festival] me l’a proposé et j’ai accepté. Plus sérieusement, je pense que je
vais avoir un rôle d’expertise, le jury pourra utiliser mes modestes
connaissances cinématographiques.
Julien : Et que
pensez vous de la sélection, est-ce vous qui l’avez faite ?
Daphné : Ah
non pas du tout, Nicolas s’est chargé de tout. La sélection est très variée
avec de très beaux films.
Julien : Un film
coup de cœur ?
Daphné :
Hum… Je dirais le film de Zilbermann, « La Folle Histoire d’amour de Simon
Eskenazy » avec mon mari dedans, mais ce n’est pas un avis subjectif du
tout. Ce film traite d’un sujet délicat mais avec subtilité et sans lourdeur.
Julien : Est-ce
votre première participation au festival ? Que pensez-vous de
celui-ci ?
Daphné : Non
pas du tout, mon mari et moi étions là l’année dernière. Son film « Coluche,
l’histoire d’un mec » avait reçu le prix du jury. Ce festival est
formidable, il promeut la langue et le cinéma français en Grèce.
Julien : Et
quant au cinéma grec, quelle est votre opinion ?
Daphné : Il
est vraiment minoritaire car il manque cruellement de financement. On peut
mettre en parallèle le cinéma Israélien qui quant à lui est en pleine
croissance. Cependant, il y a de très bons réalisateurs grecs comme par exemple
Dennis Iliadis qui a réalisé récemment le remake de « The
last House on the Left ». C’est un très bon film dans le genre horrifique.
Ce réalisateur a d’autres films à son actif qui sont aussi très bons.
Julien :
Vous avez un attachement particulier à la Grèce, y allez-vous souvent, et que
pensez-vous la situation actuelle ?
Daphné :
Oui, j’y vais deux à trois fois par an, j’ai beaucoup d’amis ici à Athènes et
dans le reste de la Grèce. Quant à la situation actuelle, mon avis n’est pas
différent des autres. La situation est très compliquée, la Grèce est au bord de
la faillite. Certains de mes amis appartenant à la génération des 600 euros ont
été obligés de mettre la clé sous la porte.
Julien : Mère,
présentatrice de plusieurs émission et d’un JT comment arrivez-vous à concilier
tout ça ?
Daphné : Oui
c’est vrai que je présente L’effet papillon, le JT de cette même émission le
samedi à 12h40. Et j’anime aussi Histoires de Cinéma une fois par mois, une
émission consacrée exclusivement au cinéma pour les cinéphiles avertis. Et bien
je ne sais pas, mais j’y arrive comme beaucoup de monde.
Julien : Et une
question un peu plus personnelle, lors de votre célèbre interview de Quentin
Tarantino à Cannes, vous lui avez offert vos pieds à masser. Est-il bon
masseur ?
Daphné :
Affreux ! [rires] Vraiment, c’était affreux, Quentin Tarantino est un
véritable fétichiste des pieds, dans ses films il y a de longs plans sur des
pieds comme par exemple au tout début de « Death Proof » ou alors
dans « Kill Bill » quand Elle
est enfermée dans le cercueil. Le plus dur a été de trouver une pédicure à 4h
du matin. Après, pendant le massage Quentin Tarantino était dans un état
turgescent, il me broyait littéralement les orteils. Résultat, la douleur était
si forte qu’elle me déconcentrait. [rires]
Julien : Merci
d’avoir répondu à toutes ces questions, maintenant la question à laquelle
personne n’échappera. À quelle divinité, personnage de la mythologie grecque
vous identifiez-vous le plus ?
Daphné :
Daphné évidemment, la nymphe qui se transforme en laurier, la réponse est tout
à fait appropriée.